Dieu nous donne un avenir
« Jésus parlait à ses disciples de sa venue... » : c'est la phrase qui ouvre l'Évangile de ce premier dimanche de l'Avent, ce 1er décembre. Ainsi, l'histoire du Salut – dont parle la foi chrétienne – se confond avec celle de la venue de Dieu parmi les hommes.

HISTOIRE DES AVÈNEMENTS
Notre foi n’est pas une idéologie mais une histoire et, finalement, la seule véritable histoire, celle des avènements, c’est-à-dire des venues du Seigneur à travers tous les événements du monde et du temps. Seulement, ces venues sont discrètes et, pour beaucoup, peuvent souvent ressembler à une sorte d’absence. Dieu semble lointain devant la marche du monde avec ces horribles massacres de population, ces guerres et ces gens qui ne pensent qu’à vaincre en écrasant tant de civils innocents et en particulier des enfants. Le Mal semble vainqueur, et, avec le psalmiste, nous disons souvent : « Mais où es-tu, mon Dieu ? » alors nous crions, nous appelons vers Dieu, nous désirons tellement qu’Il vienne !
QUELLE EST NOTRE ATTENTE ?
Il est donc des jours où Dieu semble lointain. Encore une fois, nous avons un Dieu qui se tait, qui se montre absent. C’est toute l’expérience du Peuple de la Bible qui, par le prophète disait : « Ah ! Si tu déchirais les cieux, si tu descendais, les montagnes, (les drames, le Mal) fondraient devant toi. » Ceci est finalement la plainte des hommes de tous les temps et la nôtre aujourd’hui. Nous avons du mal à percevoir la venue de Dieu à travers l’épaisseur des événements.
Cependant, qu’attendons-nous ? L’Église nous propose un mois appelé l’Avent. C’est une liturgie qui nous prépare à Noël. Justement, Noël est la fête de l’attente. Chrétiens, nous vivons (normalement, et cela depuis les premiers chrétiens) dans l’espérance de ce terme de l’histoire. Depuis le départ du Christ – célébré à l’Ascension – nous aspirons à ce jour où, par le Christ, le Père achèvera le renouvellement de notre humanité. Alors, ce sera à jamais la totale disparition du Mal qui martyrise notre humanité !
Le temps de l’Avent doit mettre en nous cette conviction que le monde nouveau vient jour après jour même si « nul ne sait ni le jour ni l’heure ».
ÊTRE DES VEILLEURS ET DES GUETTEURS
Ce temps de l’Avent est cet apprentissage de l’attente. Jésus nous a dit et nous dit aujourd’hui : « Je le dis à vous : veillez. »
À travers la Bible, nous voyons que les prophètes ont été des veilleurs et des guetteurs, et aussi comme des voyants qui avertissaient le peuple de Dieu.
En notre temps, mangé par le matérialisme, sommes-nous vraiment des veilleurs ? Et si veiller, c’était de vivre à la suite de l’enseignement du Christ, fondamental pour des disciples et spécialement des Vincentiens : la parabole du Bon Samaritain ou encore le jugement dernier : « j’avais faim, soif, étranger, malade, en prison… »
Cela rejoint la prière de Monsieur Vincent : « Seigneur, faites-nous la grâce d’entrer dans la pratique de votre exemple : faites que votre Père règne en nous et régnez-y vous-même en nous faisant régner en vous par la foi, l’expérience et par l’amour, par l’humilité, l’obéissance et par l’Union avec votre Divine Majesté. » (Coste XII, pages 147–148)
C’est ainsi que Jésus naît et naîtra en nous aujourd’hui. En effet, Jésus nous invite à l’accueillir en nous livrant à l’Amour, à travers les événements et les personnes rencontrées. Ainsi, Noël ne sera pas une histoire de ripaille et de grosse « bouffe » mais cet événement qui illumine l’histoire du monde et l’humanité : l’incarnation de l’Amour de Dieu. Veillons, soyons convaincus, que rien n’arrête l’Amour. Rien n’arrête la vie. Bonne nouvelle par excellence.
Jean-Claude Peteytas, diacre

