« Dieu aime celui qui donne joyeusement »

Alors que le Carême débute dans quelques jours, réfléchissons à notre façon de donner et de rester proches des personnes rencontrées pour vivre pleinement notre vocation de bénévole à la Société de Saint-Vincent-de-Paul.

Cette parole de l’Apôtre Paul (2 Cor 9, 7) nous invite à parler du don de soi comme un chemin spiri­tuel en lien avec la foi chré­tienne. Nous le savons : il y a plus de joie à donner qu’à rece­voir. Se donner, ce que nous pouvons, à l’autre, c’est une espé­rance d’une frater­nité possible. Le cardi­nal arche­vêque de Paris François Marty (1904–1994) souli­gnait que « la joie authen­tique… n’est pas plai­sir égoïste : elle se cache dans le don de soi. » Ainsi donc, notre béné­vo­lat vincen­tien doit mettre en lumière le don de nous-mêmes à travers le don de notre temps, de notre écoute, de notre présence, de notre foi, de notre vie spiri­tuelle.


Offrande de soi-même

La première offrande est celle de Dieu aux hommes afin de les rendre capables de s’of­frir eux‑­mêmes à Dieu. Cette expres­sion « offrande de soi » est syno­nyme du mot amour : en effet, en quoi consis­te­rait un amour qui ne serait pas offrande de soi ? L’amour est la plus profonde des aspi­ra­tions de l’homme et de la femme, qu’ils soient croyants ou pas. S’of­frir, se donner rejoint le plus profond désir de tout être humain. Et donne son sens à notre vie humaine. Béné­voles à la Société de Saint-Vincent-de-Paul, nous cher­chons à imiter saint Vincent de Paul dans les cinq vertus qui sont l’es­sence d’un authen­tique amour et du respect envers les plus défa­vo­ri­sés : simpli­cité, humi­lité, douceur, zèle et désin­té­res­se­ment (Règle de la Société de Saint-Vincent-de-Paul, 2. 5.1).

La vertu du désin­té­res­se­ment nous invite à offrir notre temps, nos biens, le don de soi-même. Ainsi nous deve­nons l’ins­tru­ment docile de la Divine Provi­dence. Si, donc, nous sommes dési­reux de suivre Jésus-Christ, en vérité, il nous faut comme saint Vincent imiter le Christ en nous donnant comme Lui. Un grand Laza­riste, Monsieur Pouget, parlant de cette inti­ma­tion du Christ (se donner) cite un « cinquième Évan­gile, » celui de la vie dans le sillage de Jésus.


Le don lié à l’in­car­na­tion

Pour Monsieur Vincent, l’In­car­na­tion de Jésus est sans doute la base de la base de sa spiri­tua­lité. C’est sa théo­lo­gie, et il veut conti­nuer la Mission de Jésus-Christ, et pas autre chose. Quand nous visi­tons des familles en situa­tion de préca­rité, des malades ou des prison­niers, c’est le Christ repro­duit en nous, qui achève la tâche qu’Il a Lui-Même commen­cée. Quelle mission, quelle voca­tion ! Saint Vincent est un actif et non un théo­ri­cien : il a acquis son rythme propre en en imitant le Christ, c’est-à-dire en se donnant comme Lui. Nous, béné­voles, héri­tons de cet exemple : c’est cela de vivre selon l’es­prit. Le don de soi, nous le vivons dans la proxi­mité avec les personnes que nous rencon­trons. Le béné­vo­lat à la Société de Saint-Vincent-de-Paul n’est pas simple­ment une aide « rapide » mais le don de son temps, de sa présence, de son écoute.


Entre­te­nir le don de soi

Voilà que va s’ou­vrir le temps du Carême. Nous sommes invi­tés à rendre plus intense notre charité frater­nelle. S’adres­sant aux Éphé­siens (5, 1–9), Paul leur dit : « Soyez imita­teurs de Dieu… Comme le Christ qui nous a aimés et s’est livré pour nous en obla­tion et en sacri­fice d’agréable odeur, offert à Dieu. » Le don de nous-mêmes aux autres est cette obla­tion, cette offrande à l’image de celle du Christ qui est authen­tique charité, le contraire d’une obole « distraite » ! Le don de soi demande un cœur joyeux. Saint Vincent de Paul nous dit : « Quand une personne a de la joie au cœur, elle ne le saurait cacher : vous le voyez bien sur son visage. » (Coste X, 487)

Profi­tons du Carême pour faire le point sur notre façon de prier. C’est bien la prière qui est l’ou­til essen­tiel du chré­tien, du Vincen­tien. Pour gran­dir dans le don de soi, « Soyons toujours joyeux et prions sans cesse. »
 

Jean-Claude Petey­tas, diacre

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