Cette petite source devenue réseau mondial de charité

Tout est parti d’une rencontre. Frédéric Ozanam contacte sœur Rosalie Rendu, de la rue Mouffetard. Il touche du doigt l’alcoolisme, la violence, la prostitution, la pauvreté, la misère. C’est alors que l’Évangile s’ouvre à la bonne page. « J’étais malade… seul… vous m’avez visité. » Voilà les racines de notre Société de Saint-Vincent-de-Paul. Par Jean-Claude Peteytas, diacre vicentien.

Session jeunes SSVP

Frédé­ric Ozanam, compa­gnon lumi­neux

Alors qu’il n’a que 19 ans, en 1832, Frédé­ric Ozanam écrit : « Je voudrais que tous les jeunes gens de tête et de cœur s’unissent par quelque œuvre chari­table et qu’il se formât pour tous les pays une vaste Asso­cia­tion géné­reuse pour le soula­ge­ment des classes popu­laires. » (cité par B. Catta­néo – F. Ozanam le bien­heu­reux.)
L’an­née suivante, en 1833, avec quelques compa­gnons, il lance la Société de Saint-Vincent-de-Paul. De leur rencontre proche de l’église Saint-Sulpice à Paris, a jailli une petite source qui est deve­nue le « réseau de charité qui enserre le monde ». Oui, Frédé­ric Ozanam est bel et bien cet homme, ce chré­tien lumi­neux qui demeure pour nous ce témoin qui a allumé le feu dont parlait Jésus-Christ.

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Une remarquable longé­vité

Ce feu de la charité dure donc depuis 190 ans. Ceci n’est pas rien et pourquoi ne pas y voir la protec­tion de Monsieur Vincent et de Frédé­ric : « Donnons-nous bien à Dieu de la bonne sorte, pour lui être fidèles toute notre vie » (saint Vincent, le 3 juin 1653, sur la fidé­lité).
Nous le consta­tons : les œuvres de Vincent de Paul ont conti­nué leur prodi­gieux déve­lop­pe­ment au cours des siècles. Notre Société n’a jamais cessé de se déve­lop­per. Du vivant même d’Oza­nam, elle s’est implan­tée dans une ving­taine de pays d’Eu­rope, d’Amé­rique et d’Afrique. Actuel­le­ment, elle est à l’œuvre dans plus de 150 pays, répar­tis sur les cinq conti­nents, et rassemble plus de 800 000 béné­voles. Sans doute la Société de Saint-Vincent-de-Paul est l’une des plus anciennes œuvres cari­ta­tives, ou du moins l’une des premières de notre pays, comme du monde. Rendons grâce à Frédé­ric, l’ins­tru­ment provi­den­tiel du Dieu plein de misé­ri­corde et qui aime la justice.

La ligne tracée par Frédé­ric est actuelle

Les malades sont la part préfé­rée des Vincen­tiens. La mission première assi­gnée aux membres des Confé­rences (ou des équipes ou frater­ni­tés) est la visite à domi­cile des malades, des personnes seules, des pauvres, des familles en diffi­culté. Mais les formes d’ac­tion chari­table se sont diver­si­fiées au fur et à mesure. Il y a, de nos jours, la visite des malades dans les hôpi­taux et les maisons de retraite, des déte­nus dans les prisons, l’aide aux migrants, aux réfu­giés, aux sans-logis, aux personnes handi­ca­pées, l’aide aux pays en déve­lop­pe­ment, l’aide inter­na­tio­nale d’ur­gence. Existent aussi tous les centres d’ac­cueil de jour et de nuit, l’aide alimen­taire. Car, en ce troi­sième millé­naire, la parole de Jésus-Christ est toujours d’ac­tua­lité : « Des pauvres, vous en aurez toujours parmi vous. »
Frédé­ric Ozanam est un précur­seur de la doctrine sociale de l’Église car il cherche à orga­ni­ser, suivant la justice, la Société de Saint-Vincent-de-Paul qui a fait – peut-être trop discrè­te­ment pendant long­temps – ses preuves. L’ac­tua­lité réside dans sa vita­lité : elle est l’une des plus grandes asso­cia­tions cari­ta­tives de la planète.

La charité est toujours jeune

Notre Société est pérenne car bâtie sur le Mystère de la charité, elle est la présence de l’amour de Dieu au milieu des hommes. Ouvrons nos cœurs pour rece­voir la charité que l’Es­prit de Dieu veut répandre en nous. Puis­sions-nous, médi­tant les exemples du Christ, nous donner tota­le­ment à nos frères. Ainsi, nous travaillons effi­ca­ce­ment au salut du monde.

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