Au Portugal, les jeunes à la rencontre du monde

En 2023, la session d’été des 54 jeunes de l’as­so­cia­tion avait une saveur parti­cu­lière, orga­ni­sée au cours des JMJ (Jour­nées Mondiales de la Jeunessse) à Lisbonne (Portu­gal). Un moment de joie et de ferveur, précédé de la rencontre inter­na­tio­nale des jeunes membres de la Société de Saint-Vincent-de-Paul (Vincen­tiens) à Felguei­ras, près de Porto. Propos recueillis par Valé­rie-Anne Maitre.

 

Marine, Côte-d’Or 

Ce sont mes premières JMJ, je ne savais trop dans quoi je m’em­barquais ! Ma seule certi­tude était mon désir de passer du temps pour et avec Dieu et l’es­poir de faire de chouettes rencontres. Au cours de la Rencontre Inter­na­tio­nale de la Jeunesse Vincen­tienne (RIJV), à Felguei­ras, j’ai été frap­pée par la vigueur de la spiri­tua­lité Vincen­tienne et le désir profond de notre géné­ra­tion de servir les plus pauvres et les plus faibles. Quels que soient nos hori­zons, tous sommes animés par l’in­ten­tion de rendre notre monde plus chari­table. La frater­nité Vincen­tienne est vraie et l’ex­pé­ri­men­ter à l’échelle inter­na­tio­nale fut fantas­tique. L’ar­ri­vée aux JMJ, à Lisbonne, et parti­cu­liè­re­ment pour la messe d’ou­ver­ture fut impres­sion­nante : tant de jeunes étaient rassem­blés ! 

J’ai été boule­ver­sée de voir toutes ces personnes rece­voir l’Eu­cha­ris­tie. Je me souviens d’un scout faisant signe aux ministres eucha­ris­tiques de venir vers lui, je n’ai pas pu m’em­pê­cher de penser qu’il amenait cette foule à Dieu… Rassem­blés pour le Seigneur Bien que voir le Saint Père fut une grâce diffi­ci­le­ment expli­cable, c’était bien pour le Seigneur que nous étions rassem­blés. Que ce soit au chemin de croix, à la veillée où bien à la messe finale, quelle force de voir que l’Église est belle et bien vivante, jeune et pleine d’amour. 

Ces temps de rencontres entre jeunes m’ont permis de vivre l’uni­ver­sa­lité de l’Église et de trou­ver le Seigneur dans chacune des personnes qu’Il a mise sur mon chemin. Merci infi­ni­ment à tous les Vincen­tiens ayant permis notre pèle­ri­nage sans lesquels je n’au­rais pu parti­ci­per. 

 

Paul, Dijon 

À Felguei­ras, lors de la rencontre inter­na­tio­nale des jeunes Vincen­tiens puis à Lisbonne, aux JMJ, nous avons partagé avec des frères et sœurs chré­tiens du monde entier : des États-Unis à l’In­do­né­sie en passant par le Brésil et la Pales­tine. Ce qui fut frap­pant c’était la joie, l’éner­gie et la fougue qui animaient ces jeunes dans les rues, les bus, les trains, etc. Mon meilleur ami, agnos­tique, a accepté l’in­vi­ta­tion aux JMJ et a pu parta­ger avec nous cette expé­rience. Il en a été trans­formé. Son cœur a été rempli de l’Es­prit Saint dans des temps d’in­ti­mité avec Dieu, lors des temps de prière, de chants, des temps de discus­sion avec les milles visages de l’Église que nous étions, nous, jeunes chré­tiens. Il est désor­mais en chemin. L’Église est grande, belle, vivante, et l’ave­nir est assuré par les âmes splen­dides que j’ai pu croi­ser là-bas.

Les jeunes au JMJ 2023.

Shandy, Paris, membre du conseil d’ad­mi­nis­tra­tion. 

Je rêvais de partir aux JMJ depuis long­temps, mais l’op­por­tu­nité ne s’était jamais présen­tée. Et puis, l’an­cien président de la Société de Saint-Vincent-de-Paul avait à cœur de faire parti­ci­per les jeunes de l’as­so­cia­tion aux JMJ à l’oc­ca­sion d’une session d’été, rappe­lant l’im­por­tance de vivre ces jour­nées de commu­nions entre frères et sœurs en Christ dans l’es­pé­rance de gran­dir dans la foi et dans nos rapports humains. J’ai commencé à me prépa­rer à cet évène­ment, le plus impor­tant de l’an­née. « Marie se leva et parti en hâte », ce slogan [thème des JMJ 2023] est pour moi un appel à se mobi­li­ser, à s’em­pres­ser pour aller louer le Seigneur, à mani­fes­ter au monde entier que l’Église ne s’éteint pas.   Les JMJ étaient précé­dées de la rencontre inter­na­tio­nale des jeunes Vincen­tiens. Nous avons pu béné­fi­cier d’une prépa­ra­tion spiri­tuelle basée sur la spiri­tua­lité vincen­tienne. Cette rencontre a été clôtu­rée par une proces­sion mariale sur 5km de marche ; j’étais donc prête physique­ment et spiri­tuel­le­ment à vivre à ces JMJ. 

Accueillir l’autre 

À Lisbonne, pendant les JMJ, nos jour­nées étaient ryth­mées par des caté­chèses, des confé­rences, des messes, des décou­vertes d’ac­tions cari­ta­tives chré­tiennes, des moments de louanges, d’ado­ra­tion et des contem­pla­tions. Les jour­nées étaient longues mais jamais assez pour faire ce qui été prévu. C’était aussi une mise à l’épreuve constante de notre capa­cité à accueillir l’autre et à être patient face à la satu­ra­tion des trans­ports en communs ou l’at­tente pour avoir à manger. Je ressors RICHE de ces jour­nées. J’ai amassé des richesses sur le plan spiri­tuel et sur le plan humain. Malgré la barrière de la langue et la distance cultu­relle j’ai pu avoir des échanges sincères avec chacun des jeunes rencon­trés. Comme dans les Actes des apôtres où les hommes parlant divers langues se comprennent, le Saint Esprit s’ex­prime à travers nous. 

Témoi­gner de l’Évan­gile 

Les JMJ étaient pour moi l’oc­ca­sion de voir le pape, mais surtout de rece­voir ses ensei­gne­ments. François nous envoie en mission avec trois recom­man­da­tions « briller, écou­ter et ne pas avoir peur ». Il nous invite à prêter une atten­tion parti­cu­lière à l’autre et à agir au quoti­dien tel que Jésus l’au­rait fait. Person­nel­le­ment je retiens que le pape m’in­vite à témoi­gner de l’évan­gile dans ma vie de tous les jours. Pour la messe de clôture, nous étions 1,5 million de personnes. Il me parais­sait impos­sible que nous puis­sions tous commu­nier. Je m’étais rési­gnée et j’étais en train de ranger mes affaires (nous avions dormi sur place après la veillée) mais en me rele­vant… le corps du Christ venait à moi ! Une personne char­gée de donner l’eu­cha­ris­tie venait d’ar­ri­ver dans notre secteur. J’étais boule­ver­sée par le silence à ce moment là. En quelques minutes, 1,5 million d’entre nous étions en commu­nion, ensemble à prier le même Dieu, ce Dieu qui s’est livré pour nous et pour nos péchés. De cette expé­rience je retiens qu’il ne faut jamais douter ! Nous sommes nombreux mais nous faisons partie d’un même Corps. Cette hostie qui m’a été appor­tée dans un moment d’aban­don m’a ressus­cité et a affermi ma foi. Je prie le Seigneur en lui remer­ciant pour la présence de tous les pèle­rins, pour ces moments de commu­nion et pour cette effu­sion de l’Es­prit Saint.

Jéré­mie, Vannes

Avant les JMJ, nous avons parti­cipé à la rencontre inter­na­tio­nale des jeunes à Felguei­ras, près de Porto où nous avons été très chaleu­reu­se­ment accueillis. Nous avons rencon­tré des jeunes de 55 pays, chacun avait préparé un chant ou une danse pour présen­ter son pays au cours de la soirée des nations. Dans la jour­née, nous avons reçu des ensei­gne­ments portant sur la spiri­tua­lité vincen­tienne, au regard des défis de notre quoti­dien aujour­d’hui. La rencontre s’est termi­née par une belle proces­sion aux flam­beaux jusqu’au sanc­tuaire de sainte Quit­te­rie, envoyée par le maire de la ville ! 

Nous partîmes en hâte

Je retiens de ces échanges avec les jeunes surtout la force et l’am­pleur de l’œuvre de saint Vincent de Paul dans le monde. Confi­nés dans nos Confé­rences, avec quelques dizaines de membres, on ne se rend pas compte des traces qu’il a laissé, de ce qui se construit encore aujour­d’hui dans le monde par son inter­ces­sion.    
Ensuite, nous sommes partis pour les JMJ à Lisbonne. Nous étions en retard pour la messe d’ou­ver­ture, nous avons couru pendant l’of­fer­toire pour arri­ver sur place, fina­le­ment nous étions dans le thème de ces JMJ “Marie se leva et partie en hâte”. Les jours suivants, nous avons eu des caté­chèses sur l’éco­lo­gie inté­grale, l’ami­tié sociale et la misé­ri­corde divine. Les après-midis étaient libres, nous nous sommes bala­dés, avons assisté au festi­val de la jeunes­se… Le samedi soir, nous avons cheminé jusqu’au bord du Tage pour la veillée. Ce sont mes premières JMJ, je me deman­dais comment veiller dans cette ambiance ? Mais en réalité c’était magni­fique. Lors de l’ado­ra­tion du Saint-Sacre­ment, tout le monde s’est tu. Ce soir-là j’ai rencon­tré des sémi­na­ristes laza­ristes de Colom­bie, nous avons sympa­thisé et partagé notre pique-nique.

Tous unis dans la prière

Le lende­main pour la messe de clôture célé­brée par le pape François, nous étions 1,5 million parait-il, j’étais toujours stupé­fait du silence et du recueille­ment qui régnait. Un festi­val de cette taille, ça aurait été d’un boucan sans nom! Mais pour cette messe, nous étions tous unis dans la prière.    
De retour de ces JMJ, j’ai envie de parta­ger c’est ce que m’a confié un prêtre: il faut se lever avec hâte pour annon­cer le Seigneur mais cette hâte ne doit pas être de l’im­pa­tience, le Seigneur reste le maître du temps. Levons-nous donc avec hâte, annonçons le Seigneur à ceux qui ont besoin de lui, mais en étant patient et en L’écou­tant.    
Je parti­cipe chaque année aux sessions d’été des jeunes de la Société de Saint-Vincent-de-Paul. J’ai trouvé une famille. Au cours de ces JMJ et de cette rencontre inter­na­tio­nale, j’ai réalisé que partout dans le monde, ce sont des gens comme moi qui vivent leur spiri­tua­lité, qui n’ont pas peur de donner de leur temps pour aller visi­ter les pauvres, les malades, pour donner gratui­te­ment, comme le Seigneur le demande.