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Buxerolles (86) : Au secours des mineurs migrants

Interpellés par la situation de migrants mineurs isolés et désœuvrés à Buxerolles (86), les bénévoles de la SSVP locale se mobilisent. Rencontre avec Béatrice, Vincentienne, qui a pris en charge ce projet de coeur.
Comment la Conférence Saint-Jacques est-elle née ?
Quand le curé a lancé un appel aux paroissiens en février 2016 pour aider des réfugiés syriens, beaucoup de personnes ont manifesté leur désir de s’investir. De fil en aiguille est née l’idée de créer une Conférence de Saint-Vincent-de-Paul pour répondre aux nombreuses demandes d’aide. Celle-ci compte actuellement une dizaine de membres qui accompagnent les migrants mineurs isolés, organisent des après-midi conviviaux le dimanche et effectuent des visites à domicile chez les personnes seules.
Qui sont ces mineurs isolés ?
Lors de la première réunion SSVP, nous avons entendu parler du problème de 87 mineurs garçons de 15 à 17 ans, terriblement isolés, logés dans des hôtels et livrés à eux-mêmes. Plusieurs nouveaux Vincentiens ont décidé d’apporter une présence à ces jeunes déracinés. Nous nous sommes donc mis en lien avec l’ASE (Aide Sociale à L’Enfance) du département, leur tuteur légal.
Quel rôle jouent les Vincentiens dans leur accompagnement ?
D’abord apprivoiser ces jeunes qui ont un passé douloureux, les soutenir, et peu à peu créer des liens de confiance et d’amitié. Concrètement, nous essayons de les entourer tous les lundis à travers des visites culturelles, des jeux collectifs, de l’aide scolaire. Ils sont très demandeurs ! L’aumônerie des étudiants a aussi rejoint le projet. Elle a invité les mineurs à des soirées et à des activités. Nous avons aussi organisé ensemble une soirée quinze jours avant Noël. Des religieuses les ont à leur tour conviés à leur déjeuner de Noël et des jeunes professionnels à leur 31 décembre.
Nous agissons en lien étroit avec les professionnels de l’ASE qui donnent le cadre. Nous n’aidons que 11 jeunes sur les 87. Pour l’instant, le nombre est gérable et il faut faire confiance pour les 76 restants !
Ces jeunes migrants s’impliquent-ils à vos côtés ?
Pas pour l’instant, mais nous y réfléchissons. Nous pensions les impliquer dans l’aide logistique de certains après-midi conviviaux du dimanche. La réciprocité nous paraît importante pour une question de dignité. En 2017, nous espérons compter sur toujours plus de bénévoles pour pouvoir répondre aux nombreuses sollicitations des personnes seules et en difficulté.
buxerolles
Extrait d’Ozanam magazine n°222 – janv.-mars 2017